les règles de la danse
Une soirée dansante peut s’avérer plus ou moins réjouissante selon le degré de savoir-vivre des participants.
On peut apprendre à danser sans pour autant devenir une personne appréciée des pistes de danse, simplement par ignorance de la bienséance.
Il ne s’agit pas de remonter à l’époque du carnet de bal — chic, on peut venir sans cravate —, mais d’évoquer les bonnes manières toujours d’usage en danse sociale, aussi bien dans une soirée latino que dans une milonga un peu huppée.
Toujours respecter la ligne de danse
Il faut savoir danser dans une salle pleine de monde sans gêner les autres couples. Pour cela, une ligne imaginaire a été inventée. Dans les danses de salon (tango, valse, paso doble…), la ligne fait le tour de la salle et il faut la suivre dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Les débutants peuvent si besoin aller davantage vers l’intérieur du cercle pour ne pas gêner l’évolution des couples plus confirmés. Comme sur une route, il faut respecter la voie, le sens et doubler avec prudence.
Dans les danses que l’on peut qualifier de stationnaires (rock, swing, salsa…), la ligne est une partie de la piste qui est réservée au couple. La danseuse reste sur cette ligne, dans un sens puis dans l’autre. Concrètement, l’espace est le mieux optimisé quand les couples dansent parallèlement aux autres. À noter la différence entre la salsa portoricaine, qui a besoin de sa ligne et la salsa cubaine qui est plus libre et se danse plutôt de manière circulaire, sur place. Les uns ne doivent pas abuser de la taille de la ligne qu’ils s’octroient et les autres ne doivent pas squatter une partie d’une ligne réservée.
Pas de reproches, pas de leçons
On ne doit pas réprimander l’autre même si c’est sa faute, ni même lui faire la moindre remarque négative ! Quand une figure échoue, peu importe qui est responsable. On s’excuse avec respect. On continue à sourire et faire comme si rien ne s’était passé. On ne se transforme pas en prof en arrêtant la danse pour expliquer ce qu’il fallait faire car c’est humiliant.
Même présentées de manière diplomatique, les critiques doivent être faites dans le cadre d’un cours ou si la personne demande explicitement qu’on lui en fasse pour s’améliorer, car en soirée, on est seulement là pour prendre plaisir à danser ensemble sans que l’un ne s’improvise professeur de l’autre.
Cela vaut également pour le rythme, la danseuse/le danseur doit se caler sur le tempo de son partenaire même s’il n’est pas idéal, ainsi que l’équilibrage de la connexion que l’on doit essayer de corriger sans remarque verbale. Le dilemme étant que quelqu’un n’ayant pas conscience de ses défauts (par exemple un guidage trop ferme) peut les garder des années si personne ne les lui fait remarquer. Mais il peut les connaître déjà, ou surtout être susceptible, alors dans le doute, s’abstenir…
Et puis, il faut une grande expérience pour déterminer avec certitude si les erreurs viennent bien de l’autre. Si on reçoit, malgré tout, des critiques, qu’elles soient fondées ou non fondées, il convient d’acquiescer avec le sourire. En revanche, les compliments à la fin de la danse sont les bienvenus.
Inviter tout le monde, y compris les débutant(e)s
Une règle que l’on ne cesse de répéter : il faut inviter tout le monde.
On a une tendance naturelle à rester entre partenaires qui se connaissent et sont plus ou moins de même niveau. Or, les débutant(e)s d’aujourd’hui sont les pros de demain.
Un(e) danseur/danseuse expérimenté(e) arrive à faire en sorte qu’un(e) débutant(e) danse bien. Un(e) danseur/danseuse débutant(e) aura l’impression de bien danser s’il ne danse qu’avec des partenaires expérimenté(e)s.
De manière à progresser, danser avec des personnes moins ou plus expérimentées permet de s’améliorer.
Enfin, si autrefois la coutume voulait que seuls les hommes invitaient, ce n’est plus du tout le cas de nos jours. Les femmes qui invitent doivent donc également penser aux débutants.
Refuser une danse doit rester exceptionnel
Puisqu’un refus est souvent blessant, la règle est de ne jamais refuser une invitation sans une raison valable.
De plus, il faut savoir refuser avec tact. Préférer danser avec quelqu’un d’expérimenté n’est pas une raison valable. Si la personne est saoule, mal polie, ou a eu des gestes déplacés lors d’une précédente danse, c’est une raison valable.
On peut aussi refuser d’enchaîner une danse supplémentaire afin d’être disponible pour tous. Une autre bonne raison de refus est lorsque l’on a promis auparavant la danse à quelqu’un d’autre.
En dehors de ces raisons particulières, après avoir refusé, on doit absolument attendre le morceau suivant pour danser avec une autre personne. Refuser une invitation signifie donc que l’on sacrifie cette danse et qu’il ne reste plus qu’à aller s’asseoir. Si le refus n’était que temporaire, par exemple sous prétexte d’avoir besoin de se reposer, il faut plus tard aller inviter la personne que l’on a rejetée car elle n’est pas en mesure de savoir si l’excuse était réelle ou une formule de politesse pour se débarrasser d’elle.
Pas de monopole
Vous est-il déjà arrivé d’attendre qu’une danseuse en termine avec son partenaire pour pouvoir l’inviter, mais que, n’osant pas lui dire non, elle enchaîne encore et encore les danses avec lui ?
Ce danseur-là ne respecte pas la règle qui consiste à ne pas monopoliser une danseuse pendant une grande partie de la soirée. Il doit aussi lui-même se montrer disponible pour les autres danseuses.
On peut considérer que deux danses à la suite est acceptable, mais au-delà, il ne faut pas abuser de la gentillesse des filles qui n’osent pas refuser.
Même un couple qui l’est aussi dans la vie n’a pas d’excuse pour rester inséparable sur la piste. Sinon, autant qu’il reste dans son salon au lieu d’aller à une soirée de danse sociale dont l’objet est par définition de danser avec les gens.
S’adapter au niveau de la danseuse/du danseur
Il arrive souvent que les deux partenaires n’aient pas le même niveau, d’autant qu’il est préconisé de danser avec tout le monde.
Un danseur/une danseuse expérimenté(e) doit s’adapter pour danser avec un(e) débutant(e). S’il ne connait pas les capacités de sa partenaire, il doit commencer avec des figures simples puis continuer avec des figures plus compliquées jusqu’à déterminer le niveau de confort. Il doit également autant que possible être à l’écoute de ce que la danseuse apprécie ou non.
Par exemple, ne pas abuser de figures et de pas compliqués, ou de mouvements inconfortables.
Protéger la danseuse
Le danseur doit guider sa partenaire en veillant à ce qu’elle ne risque pas de se faire mal ou de faire mal à quelqu’un. Il doit anticiper son déplacement en fonction de l’espace disponible sur la piste.
Plus il y a de monde, et plus il est nécessaire de danser petit, en réduisant la taille des pas et l’amplitude des figures. Même si la danseuse doit aussi garder un œil sur les autres pour adapter la place qu’elle prend, elle doit suivre son partenaire, qui a donc la responsabilité de sa sécurité.
Trop de danseurs préfèrent ne pas sacrifier leur danse au détriment des risques de collision. Il faut identifier rapidement les couples dangereux se situant à proximité et, si possible, s’en éloigner. Lorsque l’on heurte quelqu’un, on doit s’excuser, ou montrer par un geste ou un sourire que l’on est désolé.
Partager la piste
Tout le monde souhaite danser à son aise et pourtant la place manque souvent. Un danseur ne doit pas s’approprier la place sans tenir compte des autres couples.
Il faut réduire son espace afin que chacun puisse danser. Ne pas effectuer de figures trop imposantes et ne pas gêner l’exécution des figures des autres.
Être un danseur expérimenté ne donne pas une priorité, c’est même le contraire car on doit pouvoir gérer l’espace.
Et quand il y a déjà vraiment trop de monde, on ne s’engage pas dans une nouvelle danse. Dans ce cas, partager la piste, c’est la laisser à ceux qui attendaient jusqu’ici. De même, quand on vient de terminer une danse, on quitte la piste immédiatement, sans s’attarder.
Une hygiène irréprochable
La danse étant une activité qui se pratique très près du partenaire, il est nécessaire d’avoir une hygiène irréprochable, par respect de soi et de l’autre. Prendre une douche avant les cours, les entraînements et les soirées, porter des vêtements propres et adaptés aux circonstances, un déo, un parfum léger, se brosser les dents, c’est la base ! Eviter de manger des aliments odorants comme l’ail, et pour les fumeurs, tenter de s’abstenir de fumer, c’est un plus !
Messieurs, si vous transpirez beaucoup, n’hésitez pas à prendre une chemise de rechange.
S’habiller pour l’occasion
Les codes vestimentaires s’assouplissent, mais le milieu de la danse est très codifié, puisqu’il touche à l’expression de soi, à l’élégance, à la sensualité dans certains cas.
Les tenues seront choisies selon différents paramètres : le type de soirée ou d’entraînement, le type de danse, l’endroit, l’âge, la morphologie, etc …
Par exemple, on peut s’habiller de manière plus décontractée et sexy dans une soirée latino que dans une soirée de danses de salon.
Respecter l’habillement permet de mieux s’intégrer au groupe. Faire un effort est aussi une marque d’attention à l’égard de son/sa partenaire, car on ne s’habille pas de la même manière pour aller au travail, faire ses courses ou à une soirée.
La façon de s’habiller en soirée est un long débat, mais l’important est simplement d’y prêter une attention particulière pour se rendre agréable.
Le second aspect du choix des vêtements et accessoires est d’avoir une tenue qui ne soit pas gênante voire dangereuse pour les partenaires. Éviter les bijoux, tels que les longs colliers, bracelets, montres, dans lesquels un doigt peut se prendre ou un ongle se perdre. Eviter aussi les vêtements trop amples qui ne facilitent pas les mouvements ou les placements de bras.
Sourire et regarder l’autre
Il faut absolument donner une image positive en souriant et en s’échangeant de temps en temps des regards.
Sur certaines musiques mélancoliques comme le tango, le sourire n’est pas de rigueur mais il ne faut simplement pas avoir l’air de passer un mauvais moment. On peut facilement avoir l’air de s’ennuyer alors que l’on est juste concentré.
Pour éviter cela, penser à regarder l’autre. Il faut donner l’impression d’être présent, de ne pas danser pour soi-même mais de danser avec l’autre. C’est un exercice difficile quand on a été invité(e) par une personne que l’on n’apprécie pas forcément, quand on est fatigué, ou encore quand notre vie quotidienne ne prête pas à la joie.
En acceptant une danse, on doit réussir à mettre ses problèmes de côté, oublier le travail et dégager une attitude positive.
Remercier et raccompagner
Une règle simple et élémentaire : les deux partenaires se disent merci à la fin de la danse, un simple sourire ne suffit pas.
Par ailleurs, le danseur/la danseuse qui est allé(e) inviter un(e) partenaire doit le/la ramener à sa place, au lieu de s’empresser de se jeter sur une autre personne, ceci pour éviter les moments de solitude inconfortable, et éviter que la personne se retrouve un moment seul(e) sur la piste, délaissé(e), et pas encore invité(e) pour la danse suivante… Il s’agit juste de marcher ensemble pour quitter la piste – on peut aussi se tenir par le bras.